Le Quinzième Jour #288
Au sommaire de ce numéro : l’état de santé des océans, l’éthique en bioingénierie, l’ « économie utile » d’Esther Duflo, la criminologie, les élections européennes, le don de corps à la science…
Université publique ouverte sur le monde et ancrée dans le développement scientifique, culturel et économique de sa région, l'ULiège s'appuie sur ses trois piliers : l'enseignement, la recherche et l'engagement citoyen.
L'ULiège forme des citoyens responsables, dotés de connaissances de pointe et d'un esprit critique, capables de partager les savoirs et de faire progresser un monde de plus en plus complexe.
L'ULiège développe et valorise une recherche d’excellence, pluridisciplinaire et en prise directe avec ses enseignements.
L’ouverture au monde est au cœur des priorités de l’Université de Liège. L’institution propose de nombreuses formules de mobilité internationale tant à ses étudiants qu’à ses chercheurs et son personnel, permettant ainsi à chacun de renforcer ses compétences transversales et sa connaissance des langues.
L'ULiège : une expérience à vivre au quotidien. Implantée dans 3 villes et 4 campus, l'université est un acteur incontournable en termes d'environnement et de mobilité.
Quelle sont les questions que l’on se pose lorsque le développement de l'arthrite est suspecté? Est-ce bien de l'arthrite? De quel type s'agit-il? Est-ce que ça va empirer? Mon traitement fonctionne-t-il?...
La réponse à ces questions sera bientôt possible grâce à la découverte dans le sang d'un nouveau marqueur résultant de la glycation des protéines. Ce marqueur appelé « glucosépane » est augmenté dès les premiers stades du développement de la maladie.
Des études menées par le Dr Naila Rabbani de la Warwick Medical School et le professeur Yves Henrotin, directeur de l'Unité de recherche sur les os et les cartilages de l'Université de Liège (ULiège), et des collègues de l'Université de Birmingham et de l'Université d'East Anglia, ont montré la présence accrue de glucosépane dans le sang des patients souffrant d'arthrose.
Chez des cobayes développant de l'arthrose présentant de nombreuses similitudes avec l'arthrose chez les humains, les chercheurs ont trouvé un lien étroit entre le taux de glucosépane dans le sang et la gravité des lésions du cartilage et sa rigidité. Ces résultats se vérifient aussi chez les patients : le glucosépane est augmenté de 38 % dans le sang des patients souffrant d’arthrose débutante et de 600 % dans les formes sévères de la maladie. Ces données encourageantes suggèrent que le glucosépane serait un marqueur sanguin très sensible de diagnostic de l’arthrose, mais surtout de sa gravité.
Le glucosépane résulte de la réaction chimique du glucose avec certains acides aminés des protéines. Au niveau du cartilage, le glucosépane forme des liaisons irréversibles entre les molécules de collagène. Avec l’âge, il s’accumule dans le cartilage et augmente sa rigidité. Lorsque l'arthrite se développe, la destruction du collagène augmente et le glucosépane est libéré dans le sang. La mesure par spectrométrie de masse du glucosépane sanguin permet alors de diagnostiquer l’arthrose à un stade précoce de la maladie.
Le Dr Naila Rabbani de la Warwick Medical School explique : « L'élimination du glucosépane des protéines articulaires et sa libération dans le sang font partie des changements protéiques qui surviennent très tôt dans le développement de l'arthrite. Donc, en les mesurant, nous obtenons un signal très précoce de la dégradation des tissus articulaires. »
Commentant également la découverte, le professeur Yves Henrotin de l’Université de Liège (ULiège) explique : « Aujourd'hui, le diagnostic de l'arthrose est basé sur les antécédents du patient, le recherche des facteurs de risque, l'examen clinique et la présence de signes radiologiques. Ce diagnostic est tardif et survient lorsque des lésions irréversibles du cartilage sont présentes. Nous avons besoin de marqueurs sanguins pour diagnostiquer l'arthrose à un stade précoce, avant l'apparition de ces dommages irréparables. »
« Aujourd'hui, nous manquons de marqueurs sanguins indiquant l'importance relative des facteurs de risque de la maladie - par exemple, les processus liés au vieillissement, aux traumatismes ou à un métabolisme anormal. Le glucosépane pourrait être un marqueur qui permet le dépistage et la surveillance des patients atteints d'arthrose. »
Artialis Group S.A., une société belge de biotechnologie, spin-off de l’ULiège (www.artialis.com), envisage la commercialisation de ce test.
‘Glycation marker glucosepane increases with the progression of osteoarthritis and correlates with morphological and functional changes of cartilage in vivo’, Arthritis Research and Therapy, (2018) 20:131 https://doi.org/10.1186/s13075-018-1636-6
Dr Naila Rabbani, University of Warwick,
+44 788 085 0730, n.rabbani@warwick.ac.uk
Prof. Yves Henrotin, Université de Liège,
yves.henrotin@uliege.be
Au sommaire de ce numéro : l’état de santé des océans, l’éthique en bioingénierie, l’ « économie utile » d’Esther Duflo, la criminologie, les élections européennes, le don de corps à la science…
Dans le cadre de l’appel à projets Welbio Investigator Program, deux projets du FARAH et un autre du GIGA ont été sélectionnés pour bénéficier du financement à l’Université de Liège.
21 entreprises et l’ULiège étudient la possibilité de constituer une communauté d’énergie au parc scientifique de Liège, dans une démarche pionnière reposant sur la volonté des acteurs et leur collaboration.