Olivier Absil décroche un ERC Consolidator Grant pour son projet EPIC


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Olivier Absil, astronome et chercheur qualifié frs-FNRS au sein de l’Unité de recherche STAR, vient de se voir attribuer une seconde bourse de recherche - un ERC Consolidator Grant - par le Conseil Européen de la Recherche, pour son projet EPIC (Earth-like Planet Imaging with Cognitive computing). Dotée d’un montant de 2,2Mi€, cette bourse va permettre au chercheur de continuer ses projets de développement d’outils d’imagerie optique exploitant l’apprentissage automatique et visant à la détection d’exoplanètes comparables à la Terre.

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un des objectifs les plus ambitieux de l'astrophysique moderne est de caractériser les propriétés physiques et chimiques des planètes rocheuses en orbite dans la zone habitable des étoiles proches du Soleil. Bien que l'observation des transits planétaires puisse, dans quelques cas, être utilisée pour atteindre un tel but, les techniques d'imagerie directe permettront un meilleur résultat sur un échantillon statistiquement significatif de systèmes planétaires. L'imagerie directe d'exoplanètes ressemblant à des planètes terrestres reste  cependant un défi de taille en raison du contraste énorme et de la petite séparation angulaire entre ces planètes et leur étoile hôte. Il est donc nécessaire de développer des outils d’imagerie optique capables d’atténuer la luminosité de ces étoiles, afin de mieux discerner les planètes qui les orbitent.

Olivier Absil, chercheur au PSILab (STAR Institute), travaille depuis de nombreuses années au développement de coronographes, ces instruments optiques placés sur des télescopes terrestres pour, à l’instar d’une éclipse solaire, réduire la lumière de l’étoile afin d’étudier son environnement de façon plus précise. Titulaire d’une première bourse ERC pour son projet VORTEX en 2013, il se voit aujourd’hui conforté dans ses recherches par l’octroi d’un ERC Consolidator Grant d’un montant de 2,2Mi€. « Avec le projet EPIC, explique Olivier Absil, nous allons étudier de façon détaillée une piste qui est apparue dans le cadre du projet VORTEX, à savoir l’utilisation de techniques d’intelligence artificielle, et en particulier ce que l’on appelle l’apprentissage automatique (ou machine learning), pour la détection directe de planètes extrasolaires. » Cette technique est vouée à fournir de réelles photos de systèmes planétaires semblables au nôtre – nous parlons ici de systèmes proches, de 50 à 100 années lumières - où l’on verra clairement l’étoile et ses planètes de façon séparée. « De cette manière nous pourront récolter et analyser les photons émis par les planètes afin de déterminer notamment leur composition. »

La coronographie, appliquée aux étoiles depuis une vingtaine d’année, commence aujourd’hui à faire ses preuves. Fort d’une collaboration avec ses collègues de l’Institut Montefiore de l’ULiège et plus particulièrement les Prof. Marc van Droogenbroeck et Gilles Louppe, Olivier Absil espère bien mettre à profit l’expérience acquise au cours des 5 dernières années. Il a en effet pu mettre au point, installer et exploiter son coronographe VORTEX sur différents télescopes tels que le VLT (Very Large Telescope) au Chili et le Keck à Hawaii. Les recherches qui vont être menées dans le cadre de cette nouvelle bourse vont directement bénéficier au projet METIS (Mid-infrared ELT Imager and Spectrograph), l’imageur infrarouge moyen du futur ELT (Extremely Large Telescope), un projet européen porté par l’ESO et dont la mise en fonction est prévue pour 2025. « Avec l’ELT, nous allons par exemple pouvoir faire une étude intensive d’Alpha du Centaure, l’étoile la plus proche de notre système solaire. Si l’on trouve une planète de type terrestre autour d’Alpha du Centaure, METIS aura la capacité de l’imager et de l’étudier, voir éventuellement de détecter des signatures qui pourraient être liées à de l’activité biologique. »

Olivier ABSIL

Diplômé en 2001 en Ingénieur civil à l’Université de Liège, Olivier Absil a doucement glissé vers l’astronomie lors de son travail de fin d’études qui l’avait amené à être le premier liégeois à travailler sur le projet spatiale Darwin. Après un court passage à l’Observatoire de Paris, dans le cadre de sa thèse, Olivier Absil revient à Liège où, en 2006, il défendra sa thèse. Après deux ans de post-doctorat à l’Observatoire de Grenoble grâce à une bourse Marie Curie, il obtient en 2008 un mandat de chargé de recherche frs-FNRS, mandat qui lui permettra de développer le projet VORTEX qui lui vaudra son premier ERC Grant. Olivier Absil est, depuis 2013, chercheur qualifié frs-FNRS, et responsable du groupe PSILab (Unité de recherche STAR).

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