DERWAEL Stéphanie

Biographie

S. Derwael est titulaire d'un doctorat en « histoire, art et archéologie » de l'ULiège et en « histoire de l'art et archéologie » de Sorbonne Université (F.R.S.-FNRS, mandat d'aspirante). La monographie issue de ce travail, « La tête végétalisée dans les décors romains. Origine d'un thème ornemental », est parue chez Brepols en 2023. Entre 2017 et 2021, elle travaille en tant que chargée de projet au Gallo Romeins Museum de Tongres. Commissaire de l'exposition "Dacia Felix. Grandeurs de la Roumanie antique" réalisée dans le cadre du festival international Europalia en 2019-2020, elle co-écrit le catalogue paru en 2019 en français et néerlandais. Actuellement Chargée de Recherches au F.R.S.-FNRS, ses travaux portent sur L'hybride humano-végétal dans les décors et l'imaginaire romains. Reposant sur la confrontation des sources littéraires et matérielles et sur une approche formelle et sociétale de l'hybride, ce projet éclaire sous un angle nouveau le langage visuel des Romains et soulève une problématique historique dont on mesure pleinement l'actualité : celle du rapport de l'homme à son environnement naturel. S. Derwael est également responsable du volet romain de la banque d'images du programme Through the Vortex (McGill University / Université de Montréal) et administratrice de la base de données Diphuès - iconothèque de l'hybride humano-végétal, outil de recherche, d'échange et de dialogue mis à disposition de la communauté scientifique internationale en open access.

Chercheuse associée de l'IFEA à Istanbul (Institut français d'études anatoliennes) et membre de diverses associations internationales (AIPMA - Association internationale pour la peinture murale antique; AIEMA - Association pour l'étude de la mosaïque antique; AFEMA - Association francophone pour l'étude de la mosaïque antique), elle bénéficie d'un large réseau de collaborations internationales dans lequel elle a pu développer et enrichir son expertise.

Spécialiste d'une approche sociétale de l'art et de l'ornement romains, elle travaille sur la symbolique ornementale et en particulier végétale, les figures hybrides mêlant différents règnes de la nature, la propagande impériale, les frontières terrestres et idéologiques du monde habité, la transmission des répertoires décoratifs et les échanges interculturels autour du bassin méditerranéen. Elle a développé une méthodologie particulière d'étude de l'ornement romain, reposant sur une approche globale et sociétale. L'ornement y est appréhendé à l'échelle du monde romain, considéré dans son extension géographique et chronologique maximale, en comparant les différents supports de la culture visuelle. L'analyse sérielle et contextualisée des occurrences ne constitue ici qu'une étape, permettant de dégager des typologies et des structures où les similitudes, les répétitions et les écarts constituent autant de clefs de lecture contribuant à une meilleure compréhension de la conception des images. Il s'agit alors de croiser ces considérations formelles et contextuelles avec l'étude de l'environnement socio-économique, des spécificités culturelles et des traditions iconographiques des différentes régions du monde romain, afin de restituer les formes de diffusion, d'implantation et d'appropriation formelle et sémantique des motifs dans l'iconographie romaine, entre perspectives globales et locales. Cette approche innovante permet de préciser la place de l'ornement dans la culture visuelle des Romains sur le plan de la forme (jeux d'échanges et d'influence entre les différents corps d'artisans), de la sémiotique (message véhiculé par le langage iconographique) et de la société (marqueur culturel révélateur d'un système de pensée et d'un regard sur le monde).